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Récit Gabon - Décembre

SÉJOUR SUR LA LAGUNE D'IGUELA DU 23 NOVEMBRE AU 4 DÉCEMBRE 2018


Voyage organisé par MDF

La lagune d'Iguéla se trouve dans la province de l'Ogoué maritime et elle constitue la limite nord du parc du Loango comme Sette Cama et la lagune N'dogo de limite le sud du parc. 
Le parc du Loango comprend une grande quantité et diversité de la grande faune africaine, avec une importante population d'éléphants de forêt, des hippopotames, crocodiles, des gorilles des plaines, léopards, antilopes... Il est fréquent de voir (souvent tous les jours quand on pêche) les éléphants et les hippopotames, les autres espèces étant beaucoup plus discrètes bien que très présentes. 
Ce parc est un des trésors de l'Afrique qui comme tous les trésors est très convoité par des individus ayant sans doute d'autres objectifs que la stricte protection de l'environnement. A ce sujet une mauvaise surprise du séjour a été de découvrir lors du trajet en 4/4 depuis Port Gentil les travaux pharaoniques opérés par des entreprises chinoises pour construire une route à travers la forêt entre Pog et Omboué, entaille immonde forêt massacrée, béton...nul doute qu'a terme cette route facilitera le transfert vers loango mais on peut craindre que les promoteurs de ce gigantesque chantier ont d'autres idées derrière la tête... On verra...

Parti seul de Toulouse, je retrouve a Pog via Libreville une équipe déja constituée de copains habitués a voyager ensemble, des gars expérimentés et sympathiques, on a formé tout au long du séjour une petite communauté agréable et efficace.. 
Après un trajet en 4/4 un peu tumultueux et qqs épisodes pittoresques (roulements qui se déssèrent ou des boulons qui décident de reprennent leur liberté, toyota embourbée ... Mais on est en Afrique il y a toujours une solution) on arrive au Loango lodge. Très surprenant de découvrir cet endroit superbe, cases dispersées dans un jardin arboré bien entretenu, terrasses surplombant la lagune, coincé de maniere improbable entre la lagune et la forêt dense... Mathieu et Julien nous accueillent cordialement autour d'un verre et nous expliquent comment va se dérouler le séjour. D'abord les règles de sécurité. On ne se ballade pas la bas en tong et bermuda. Pas de pb si on respecte les consignes mais il faut les respecter. On ne rentre pas dans l'eau la nuit, il y a les crocodiles et des bouledogues - comme j'aurai l'occasion de le vérifier !- les hippopotames omniprésents ne semblent guère ici un pb contrairement à ce qui se passe ailleurs, car ils ont une grande étendue d'eau et ils ne se sentent pas menacés dans leur territoire.

Et la pêche ? Et bien c'est simple: tout est orienté en vue de l'optimisation des conditions de pêche et si c'est la nuit (c'est toujours la nuit !) c'est à ce moment la qu'on pêche. Dès le lendemain de notre arrivée on attaque sévère: 16 h / coup du soir / retour au camp pour le repas/ puis rebelote a 2h jusqu'au petit matin, manière d'être tout de suite dans le bain ( c'est le cas de le dire) . Comme il pleut tous les jours - mais pas toute la journée - nos habits n'auront pas souvent l'occasion de sécher ! Mais tout le monde est archi motivé, gonflé à bloc, d'autant que les résultats ne se font guère attendre... Carpes rouges, capitaines, le tout dans un format plutot XL...

Le premier jour, je fais sauter 4 tarpons avec ma petite canne dont un gros... Diables de poissons, je finirai par en ramener un mais pas dans le calibre espèré... 
Incontestablement la pêche la-bas demande un engagement personnel physique et moral, on dormira plus tard, on se reposera plus tard. Si on peut dormir la journée pour récupérer c'est un plus indiscutable ( ce n'était pas mon cas) . Mais chacun est libre, ce n'est pas le bagne, certains d'ailleurs se sont autorisé un petit break.

Retour au camp. Debriefing systématique autour de Julien et Mathieu. Julien parle. Il voit tout, remarque tout, rien ne lui échappe. Chacun écoute en silence en se remémorant les moments forts de la journée... Les bons points, ce qui n'allait pas, les modifications a apporter... Alors oui il faut le dire: la pêche la-bas est soumise à des conditions extrèmement variables, parfois d'un jour à l'autre, tous les paramètres entrent en compte, horaires des marées, coefs, lune, évolution des bancs de sable.... Sans l'expertise des guides tout serait différent et la pêche souvent médiocre alors que les poissons sont bien là. J'ai toujours pensé que la réussite a la pêche se résumait souvent dans une formule " être au bon endroit au bon moment avec la bonne technique ". Au moins pour les 2 premiers points le travail des guides est décisif.

C'est grace a l'immense expérience de Julien Derozier, grâce à l'engagement sans faille de Mathieu, à leur devouement, que ce voyage à été un succès. Chaque membre de l'équipe a réussi de somptueux coups de ligne.. Sans oublier les marins Jonas et Richard qui acceptent de travailler à des horaires qui ne sont pas vraiment ceux de fonctionnaires.. 
Quelques séquences resteront gravées dans ma mémoire :
Une nuit un passage de beaux capitaines, une tape à chaque lancer ! Combat... On relance..tape...combat.. 
En plein jour, une zone repérée ou je n'avais pas pêché loin derrière les rouleaux.. Je mets le gros plug et balance au diable..Boum! Un dur et long combat s'ensuit très tendu à la limite.. Bien conseillé par Julien et Mathieu je mets au sec un énorme rouge aux dents de loup.. Magnifique ! 
Et cette nuit d'enfer, l'orage gronde, les vagues défferlent.. A moins de 15 m du bord, un arrêt brusque, rien ne bouge, je ne sais quoi penser quand ca démarre frein presque bloqué brulant, 150 m de tresse 80lb sont crachées par le moulinet à la vitesse d'un TGV... Sans doute un gros bouledogue.. Un " Gabon express " ils appellent ça la bas, ca m'arrivera 2 fois et je ne suis pas prêt de l'oublier... 
Mon sentiment est que cette destination est exceptionnelle par la possibilité qu'elle offre de pouvoir pêcher, au leurre et du bord, des poissons d'une taille souvent bien supérieure dans chaque espèce a ce qu'il est possible d'espèrer dans les autres destinations.. 
Pourvu que cela dure encore longtemps...